ASSOCIATION      INTERNATIONALE   DES     AMIS    DE           
 FRANÇOIS   MAURIAC      
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COLLOQUE INTERNATIONAL PARIS - mai 2008
MAURIAC AU CONTEMPORAIN


  Le titre initialement prévu était Mauriac sans les combats du siècle, mais après une discussion informelle avec plusieurs membres de l’Association, et hier encore, avant de rédiger ces lignes, avec Jean-Paul Bourcheix qui est en un peu désormais la mémoire vivante, l’idée nous est venue de recentrer la rencontre sur l’actualité en même temps que l’avenir de l’œuvre mauriacienne, sans toutefois abandonner complètement le projet initial. Le titre Mauriac au contemporain pourrait dès lors s’entendre en deux directions principales : 
I. Un bilan des engagements mauriaciens, qui le placèrent au cœur de l’événement historique, de la querelle du modernisme à la Résistance, de la question coloniale aux grands choix stratégiques de la France après 1945. Dès lors, le premier titre initialement prévu pourrait être retenu pour regrouper  celles des communications qui voudront faire un bilan de ces prises de position en prise sur l’histoire immédiate.
 
II. Mais les questions soulevées par Mauriac sont pour la plupart d’entre elles plus que jamais d’actualité. Dans ses essais comme dans ses écrits journalistiques, Mauriac, qui ne se voulait pas philosophe, et encore moins systématique dans le sens que Péguy donnait à ce terme, n’en développa pas moins une pensée cohérente, puissante, qui n’éluda aucune question fondamentale : les finalités du politique, l’essence de l’Europe et sa destinée dans la symphonie des civilisations, la réflexion sur la notion de civilisation elle-même, et dès lors sur des fins dernières qui posent le problème de l’articulation du temporel et de l’éternel, l’avenir du Christianisme dans un monde de plus en plus sécularisé, la notion d’héritage et de filiation, entre autres avec les cultures de la Grèce et de Rome, l’émergence de nouveaux mondes, qui posent bien sûr le problème d’une politique française et européenne à leur égard, mais plus profondément encore celle d’un avenir du Christianisme qui ne peut plus se confondre avec son berceau euro-méditerranéen. Les questions sont innombrables, et Mauriac les a abordées avec une acuité remarquable. Il a aussi réfléchi aux transformations de l’art, des traditions culturelles, dans un univers bouleversé par la technique et la science.
 
III. Ces remarques permettent de dégager un troisième point que pourrait aborder ce colloque, quelque chose comme « Mauriac au futur », car il va de soi que l’auteur du Bloc-notes a su tourner son regard vers un avenir qu’il jugea souvent des plus problématique. Dans ses textes les plus méditatifs, il a projeté sa pensée vers des horizons qu’il est bien sûr hasardeux de vouloir anticiper avec trop de précision réaliste mais que l’on peut toutefois pressentir, comme le fit Chateaubriand dans les derniers chapitres de ses Mémoires. Dès lors, une telle réflexion permettrait très certainement de contribuer à redresser l’image d’un Mauriac dépassé par son siècle et menant, dans tous les domaines (et surtout celui de l’art) un combat d’arrière-garde, comme il aimera le dire lui-même non sans une coquetterie un peu provocatrice.

Ce sont des propositions, certes, et j’attends vos réactions avant de retenir le titre définitif du colloque et sa problématique d’ensemble.
 
J.F.Durand.